Laissons la plume …

A l’un de nos résidents…

Mme Teulon Raymonde résidente au sein de Notre Dame de la Paix depuis presque une année, a accepté d’échanger quelques mots et de raconter quelques agréables souvenirs.

Une vie bien remplie

Aujourd’hui j’ai presque 86 ans (85 ans et demi). Je suis née en mars 1934 et on peut dire que je suis vraiment une toulonnaise pure souche ! Je suis née dans le quartier Saint-Jean à la clinique du même nom et mes enfants Gilles et Béatrice sont aussi nés dans cette même clinique.

Le seul moment où j’ai quitté Toulon pour une autre ville c’est durant mes études qui se déroulaient à Marseille. J’ai vécu là-bas pendant des années ! Au moins sept ans après mon bac pour devenir chirurgien-dentiste. À l’époque, il y avait beaucoup d’hommes et une minorité de femmes. Mais j’étais aussi l’une des plus jeunes au bac et dans chacune des promotions qui ont suivi, on m’appelait « la Pitchoun » comme on dit en patois provençal. À la fin de mes études je suis retournée vivre à Toulon et je me suis installée à la Seyne-sur-Mer, plus précisément sur le cours Louis Blanc. C’est là-bas que se tient tous les jours le marché sauf le lundi. Je connaissais tous les petits commerçants du marché. Il faut dire que je me suis installée un an avant mon mari car il était pris pour son service militaire. Tous les marchands étaient très sympathiques : Le boucher, le vendeur de belle vaisselle, le maraicher qui proposait ses fruits et légumes, le marchand de pâtes et la célèbre vendeuse de cade. D’ailleurs j’adore ça,  la cade ! C’est typiquement provençal.

Avec mon mari on s’est connu sur les bancs de la fac, on s’est plu tout de suite et on ne s’est plus jamais quitté. Nous avons fêté nos 66 ans de mariage. Nous nous sommes mariés en 1953 et par la suite on avait deux cabinets au même endroit c’était beaucoup de travail mais heureusement nous avions chacun notre propre assistante. 
Rovertega, c’était le marchand de pâtes et je le soignais régulièrement au cabinet pour ses dents. On ne comptait pas nos heures puis il fallait rentabiliser le matériel et les équipements investis et parfois mon mari était mobilisé sur des bateaux en tant qu’officier de réserve et je devais donc gérer les deux emplois du temps.

Juste avant l’installation est arrivée mon fils Gilles puis ma fille Béatrice est née près de 10 ans plus tard.

Pendant nos études on faisait parfois des boums et on aimait beaucoup danser le rock, le tango et toutes les danses modernes ! Mon mari n’aimait pas trop la valse mais il acceptait quand même de la danser avec moi. Il faut dire qu’il sait très bien danser : toutes les danses modernes c’est lui qui me les a apprises et aujourd’hui encore  il aime toujours autant danser ! Il a proposé un rock endiablé à Mariline du P.A.S.A  Pôle d’Activités et de Soins Adaptés pour la fête de la musique.

Le cabinet donnait d’un côté sur la poissonnerie et de l’autre côté sur le marché provençal et ses beaux platanes. Je me souviens qu’il y avait une dame qui passait avec une voiture attelée à un cheval et elle vendait du fromage, enfin plutôt du lait et elle s’appelait Georgette !

Mais même si j’aime Toulon, j’ai aussi pu beaucoup voyager car mon cher Monsieur Teulon était président du Lion’s club international pour la France. Il avait donc un rôle de coordonnateur pour des missions humanitaires à travers le monde notamment pour la livraison de matériel médical au Liban dans un hôpital du sud du pays.

Je me souviens que pour aller le visiter nous avions dû être accompagnés sous escorte militaire !!  Toujours dans ce cadre nous avons été reçus pour une remise de décorations à des athlètes handicapés médaillés lors de leur participation aux jeux olympiques. Nous avons été invités par le président de la république Jacques Chirac et la ministre des sports Madame Buffet. Un des sportifs présents avait fait un meilleur temps que certains valides, c’était une grande fierté pour lui et pour nous d’être invités à cette cérémonie.
Pour terminer mon parcours professionnel je pourrai ajouter que j’ai fait ma thèse à 40 ans ! J’ai donc passé un doctorat en 1973 à la faculté de médecine afin d’obtenir le titre de docteur mais ce doctorat acquis tardivement ne m’a pas empêché de suivre mon mari dans toutes ces activités liées à l’humanitaire.

Mme Teulon Raymonde